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Pneus, chambres à air, coussins de fauteuil roulant, cartons remplis de roulements à billes, lames en carbone en quantité… Plus de 15 000 pièces détachées – soit 23 tonnes de matériel – sont alignées sur les racks du centre de réparation qu’Ottobock a ouvert le 18 août au cœur du village des athlètes des Jeux paralympiques. Ici, dans plus de 700 mètres carrés, le spécialiste allemand de la technologie orthopédique mobilise quelque 160 techniciens (soudeurs, couturiers…) et experts médicaux, parlant 27 langues et qui se relaient tous les jours de 8 heures à 23 heures pour réparer gratuitement le matériel défectueux.
On est loin des Jeux de Séoul, en 1988, quand Ottobock, une entreprise familiale créée en 1919 en Allemagne pour appareiller les mutilés de guerre, avait détaché quatre techniciens pourvus d’une simple tente pour atelier. Depuis, le partenariat conclu avec le Comité international paralympique n’a cessé de se renforcer à chaque édition – été comme hiver – et s’étend jusqu’aux Jeux de Brisbane (Australie), en 2032.
Avant même le début des compétitions à Paris, les équipes de techniciens avaient effectué plus de 1 000 réparations en dix jours, soit près de 40 % du volume total traité à Tokyo, en 2021. Au plus fort des Jeux, Ottobock table sur 250 à 300 réparations quotidiennes. « Environ 80 % concernent des fauteuils roulants de la vie quotidienne », précise Bertrand Azori, orthoprothésiste et directeur technique de l’atelier. Des pneus qu’il faut regonfler, un coussin d’assise qu’il faut changer, un capitonnage ou une sangle qu’il faut recoudre, une structure qu’il faut ressouder à la hâte…
Les techniciens peuvent également remplacer les lames de course des athlètes, voire des prothèses de pied ou de genou, dans lesquelles de plus en plus de composants connectés sont intégrés. Innovation par rapport à Tokyo, les spécialistes d’Ottobock disposent à Paris d’une imprimante 3D. Elle leur permet de fabriquer sur place, après avoir scanné le moignon de l’athlète, une emboîture en un temps record (entre quatre et sept heures selon les modèles).
Sans surprise, au regard de la brutalité des contacts entre les joueurs, les disciplines qui connaissent le plus de casse sont le rugby-fauteuil et le basket-fauteuil, détaille Bertrand Azori. Des spécialistes d’Ottobock sont d’ailleurs détachés chaque jour sur une quinzaine de sites dont les disciplines sont les plus « accidentogènes ». Les chaises sur lesquelles les athlètes sont sanglés pour lancer poids, javelot, disque et massue font également l’objet de nombreuses réparations.
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